La Montée du fondamentalisme Religieux (Islamique) en Afrique
Aperçu Général sur le Mouvement Fondamentalisme Religieux en Afrique
Ce Chapitre porte une attention particulière sur la compréhension des concepts clés se rapportant à notre thème. Il s'agit du fondamentalisme, terrorisme, charia, attentat , et plus précisément du fondamentalisme Islamique.
Parfois quand on parle du fondamentalisme, on a très souvent tendance à le renvoyer à l'islam, et pourtant ce terme est d'origine chrétienne et désigne une tendance conservatrice de certains milieux protestants qui maintiennent une interprétation strictement littérale de l'écriture et font obstacle au mouvement œcuménique.
Ce qu'il faut noter que le concept fondamentalisme ne renvoie pas nécessairement à l'islam, mais pour notre cas nous allons parler du fondamentalisme islamique, c'est sous cette acception que nous utiliserons ce concept tout en insistant sur l'islamisme.
Définition des concepts clés
Fondamentalisme
Le fondamentalisme est un mouvement religieux, d'origine protestante, apparu aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, en réaction aux développements du libéralisme théologique. Sa doctrine n'admet comme seule expression absolue de la vérité que le sens littéral des textes sacrés et s'oppose à toute interprétation historique et scientifique.
Plus généralement, le fondamentalisme est, pour une religion quelconque, la tendance de certains de ses adeptes à revenir à ce qui est considéré comme fondamental, originel.
Les fondamentalistes, de quelque religion ils soient, ont en commun de refuser le remplacement du sacré par le sécularisme et le rationalisme. Ils s'opposent à l'œcuménisme, au pluralisme et au relativisme religieux, ainsi qu'à la libéralisation des mœurs, phénomènes parfois regroupés sous le terme de modernité ou modernisme.
Au-delà du seul domaine religieux, le fondamentalisme est un courant de pensée ou une attitude qui, sans nuance et sans concession, prône le retour aux fondements d'un principe, d'une doctrine, d'un dogme, d'une idéologie.
Islamisme
Mouvement regroupant les courants les plus radicaux de l'islam, qui veulent faire de celui-ci, non plus essentiellement une religion, mais une véritable idéologie politique par l'application rigoureuse de la charia et la création d'États islamiques intransigeants.
Terrorisme
La définition du terrorisme est de façon inhérente sujet à controverse. L'utilisation de la violence à des fins politiques est commune aux états et aux groupes non-étatiques.
La difficulté est d'arriver à un accord sur une base déterminant quand l'usage de la violence (dirigée par qui, contre qui et pourquoi) est légitime.
Le Petit Robert : 1 Politique des années 1793-1794 en France 2, définit le terrorisme comme un emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique et spécialement ensemble des actes de violence, des attentats, des prises d'otage civils qu'une organisation politique commet pour impressionner un pays (le sien ou celui d'un autre).
Quant à l’Encyclopédie Hachette le terrorisme désigne soit des actes violents, sabotages, attentats, assassinats, prises d'otages, etc. Commis pour des motifs politiques par des individus isolés ou organisés, soit un régime de violence créé et utilisé par un gouvernement qui cherche à conserver le pouvoir face à des ennemis intérieurs ou extérieurs.
Le Webster's New International Dictionary définit le terrorisme comme « l’acte de terroriser, ou l'état d'être terrorisé; spécif: a Le régime de la Terreur. b Un mode de gouvernement, ou de s'opposer au gouvernement, par l'intimidation. c Toute politique d'intimidation ».
Attentat
Atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, acte de violence de nature à mettre en péril les institutions de la République ou l'intégrité du territoire national.
Charia
Loi canonique islamique régissant la vie religieuse, politique, sociale et individuelle, appliquée de manière stricte dans certains États musulmans.
Les Mouvements Fondamentalismes Religieux (Islamique) en Afrique
Origine du fondamentalisme Islamique
Les mouvements fondamentalistes islamiques trouvent leurs origines dans l'après-guerre froid.
En effet, depuis la fin du conflit Est- Ouest des nombreux pays était devenue la cible des islamistes qui chercheraient à accéder au pouvoir par tous les moyens possibles.
Dans certains pays, ces mouvements islamistes bien qu'influents sur les politiques gouvernementaux ne sont pas arrivés à contrôler directement le pouvoir politique.
Néanmoins au Soudan et en Somalie, ces islamistes fondamentalistes ont réussi non seulement à contrôler le pouvoir politique mais surtout à donner à la régionalisation islamiste son sens réel.
D'où le début du processus d'arabisation et d'islamisation se met en place et l'usage de la langue Arabe.
L'avènement des régimes fondamentalistes islamiques dans ces pays a entraîné des violations massives des droits de l'homme et des tensions religieuses dont les conséquences vont non seulement menacer la sécurité dans ces deux pays mais aussi la sécurité régionale avec l'avènement des mouvements fondamentalistes islamiques en Afrique.
Le soudan et la somalie deviendront ainsi des sanctuaires des islamistes. Les sociétés subsahariennes, par le biais de leurs élites, ont été en étroite relation, depuis des siècles, avec les centres musulmans du Maghreb, d'Egypte, d'Arabie saoudite et du moyen orient et d'extrême orient.
Ces relations se sont consolidées grâce aux activités commerciales, aux relations diplomatiques entre Etats, au pèlerinage à la Mecque et plus récemment par l'octroi par des institutions des pays Arabo-musulmans des bourses scolaires et universitaires.
Des groupuscules, de plus en plus influents, défend l'idée d'une instauration d'une société et d'un gouvernement islamiques soucieux des principes fondamentaux de l'islam édictés dans le coran et la sunna. Ils considèrent en effet que l'application des préceptes religieux est la solution pour défendre une souveraineté culturelle et sociale et pour résister à ce qu'ils considèrent comme une ingérence du modèle occidental qui tend, à leurs yeux, à l'uniformisation du monde.
Les Causes
Les causes du "fondamentalisme" sont culturo-religieuses, politiques et socio-économiques. Le plus souvent, on trouve mêlées la foi et la politique (et non l’une sans l’autre). Les situations d’injustice politique et sociale (autoritarisme, répression, chômage, logements et services sociaux défectueux, mauvaise répartition de la richesse et corruption) s’ajoutent aux préjudices liés à l’identité et aux valeurs culturo-religieuses.
A partir de la fin des années 1960, une succession de crises et d’échecs a discrédité de nombreux régimes et les modèles d’inspiration occidentale consistant à former des élites modernes, ce qui a eu pour effet de déclencher une politique protestataire, réformatrice et révolutionnaire, ainsi qu’une quête d’identité. C’est ainsi qu’est née l’ "Alternative islamique", qui transparaît dans des slogans tels que "l’Islam est la solution" ou "ni l’Est ni l’Ouest".
En Afrique, l'islam apporte une réponse à des problèmes sociaux. Il permet de dépasser les clivages liés à l'origine des individus. Les poids des castes ou de l'esclavage est encore très prégnant dans toute la région. Au début du XXe siècle, dans certaines régions du Mali, 50% de la population était captive.
L'islam par ailleurs a servi de réponse aux conséquences des politiques d'ajustement structurel des années 1990 qui ont dévasté les systèmes sociaux: l'école et la santé publique en Afrique. Les populations se sont alors retournées vers les institutions de substitution financées par les monarchies du Golfe.
Enfin il faut savoir que la charia -on peut certes en contester les préceptes-, apporte une réponse juridique dans des pays ou des régions confrontés à la corruption, à l'arbitraire ou à l'absence de l'Etat: N'oublions pas qu'au Nigeria, l'armée et la police sont responsables d'un très grand nombre d'exactions à l'encontre de la population. Et dans le nord du Mali, une partie des habitants a dans un premier temps accueilli favorablement l'arrivée des groupes islamistes comme Ansar Eddine ou le Mujao.
Pour moi, les questions agraire et foncière sont plus graves que l'islam radical, en particulier dans le contexte des graves sécheresses qui frappent le Sahel et déstabilisent les droits d'usage de la terre ou de l'eau, notamment entre pasteurs et agriculteurs et entre les pêcheurs du fleuve Niger.
Objectifs et visions politiques
La plupart des groupes islamistes poursuivent un objectif commun, à savoir la création d'une société vraiment islamique dans laquelle ils pourront vivre sous un régime guidé par les règles de leur foi, telles que les codifie la loi islamique.
Pour les extrémistes, la première condition de la réalisation de cet objectif est le renversement par la force des élites actuellement au pouvoir en Afrique subsaharienne. Les idéologies importées tels que le communisme, le socialisme, le libéralisme et le nationalisme sont, et pas tout à fait sans raison, soit considérées comme des échecs là où elles ont été mises à l'essai, soient jugées indésirables là où elles ne l'ont pas été, parce qu'elles préconisent des politiques non islamiques ou semblent autrement incompatibles avec les normes islamiques.
Le mouvement islamiste a pour objectif à plus long terme la constitution d'un bloc d'États dont les gouvernements appliqueront la loi et les pratiques de l'islam. Il espère qu'un tel bloc pourrait, seul ou en s'alliant avec d'autres nations du tiers-monde, changer les règles du système international, surtout dans le domaine commercial, et modifier ainsi l'équilibre actuel des puissances économiques et politiques dans l'ensemble du monde.
C'est pourquoi sa vision du monde est menaçante pour l'Occident, selon certains. Les islamistes croient que l'islam peut créer, ou contribuer à créer, un ordre politique équitable à l'échelle tant internationale que nationale. Pour eux, comme pour la plupart des régimes du tiers-monde, les règles et règlements actuels ont été établis par les grandes puissances pour protéger leurs propres intérêts et perpétuer leur prédominance politique et économique.
Quelques Mouvances Islamiques Africains
L'Afrique semble quand même confrontée à un essor des groupes islamistes armés.
Al-Qaïda au Maghreb Islamique
L’Al-Qaïda au Maghreb islamique ou est une organisation islamiste armée d'origine algérienne. Avant le 25 janvier 2007, elle était connue sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC ; arabe : al-jamaa`atu l-salafiyyatu li l-da`wati wa l-qitaal), groupe issu d'une dissidence du Groupe islamique armé (GIA ; arabe : al-Jama'ah al-Islamiyah al-Musallaha).
Son affiliation au réseau Al-Qaïda aurait obtenu l'approbation d'Oussama Ben Laden.
L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes des États-Unis, de l'Australie et de la Russie. Elle est considérée par l'ONU comme proche d'Al-Qaïda et à ce titre sanctionnée par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Si les racines du groupe se trouvent en Algérie, sa zone d'opération correspond actuellement à la région désertique du Sahel qui s'étend des régions semi-arides du Sahara jusqu'à certaines parties de la Mauritanie, du Mali et du Niger.
Il existe deux sources d’approvisionnement en armes. La première est plus “classique“ et repose sur de très larges ressources de financement. Avec un budget de plusieurs centaines de millions d’euros, Aqmi peut acheter un armement sophistiqué, disposer d’une réelle puissance de feu et développer des communications performantes, cryptées par exemple.
Comme toute les rébellions, ces armes –surtout des kalachnikovs proviennent de circuits parallèles “classiques“. En plus de cela, elle a pu récupérer un armement plus lourd en Libye et de l’ancienne armée libyenne.
La plupart des mouvements fondamentalistes subsaharien ont un fonctionnement bien structuré comme une entreprise, ils fonctionnent d'une manière un peu mystérieuse, et leurs organisations restent parfois inaperçues par les services secret et de la police qui les traquent jour et nuit, mais tout cela se réalise à travers les attributions précise de chaque branches ou cellules qui composent le mouvement, notamment:
1. La cellule de transmission
2. La cellule technique
3. La cellule de planification
4. La cellule de l'intendance
5. La cellule presse et information
6. La cellule des combattants
Il y a une défaillance des structures publiques à satisfaire les besoins fondamentaux des populations qui est très souvent comblée par des ONG qui en profitent souvent pour faire de l'endoctrinement et du recrutement. En dépit des richesses minières de ces régions exploitées par des firmes occidentales, la misère semble maîtresse des lieux.
En mars 2013, la branche sahélienne d'AQMI aurait entre 80 et 200 membres, Abdelmalek Droukdel devient le seul dirigeant après la mort d’Abdelhamid Abou Zeid et de Mokhtar Belmokhtar.
Ressources financières et matérielles
L’enlèvement contre rançon est la principale source de financement des mouvances Islamistes. On estime le prix moyen d’une libération d’otage à 2 millions d’euros. Un exemple récent: pour les quatre otages d’Arlit (au Niger) en novembre 2011, 100 millions d’euros ont été réclamés.
Et le versement pour les trois otages libérés (une Française, un Togolais et un malgache) est estimé à 12 millions d'euros. C’est une autre échelle.
Ensuite, leurs autres sources de financement sont la contrebande, la sécurisation des routes pour le trafic de cocaïne ou de tabac. D’autres mouvances comme AQMI ne participe pas directement au trafic mais prélève une sorte de ‘dîme’, un ‘impôt’ sur les cargaisons.
L’organisation de Mokhtar Belmokhtar (terroriste algérien dont se revendiquent les auteurs de la prise d’otage en Algérie ndlr) est mi- terroriste, mi- mafieuse.
Je pense qu'il serait plus judicieux de dire que le Sahel fait partie intégrante de la zone opérationnelle d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui en a d'ailleurs fait sa 4e région militaire. Maintenant, dans le cadre de ses options stratégiques et des choix dictés par le terrain, AQMI essaie de tirer le maximum d'avantages du potentiel de chaque espace.
Il se trouve que le Sahel est immense, peu peuplé, sous-administré voire pas du tout, avec des territoires qui s'emboîtent les uns dans les autres et des zones transfrontalières très homogènes sur le plan identitaire.
Il faut y ajouter que les pays du Sahel ont été historiquement les principaux foyers de recrutement pour la légion islamique, dont le noyau dur demeure le pont avec la tendance djihadiste internationale.
Ces facteurs, combinés à d'autres réalités de notre environnement comme la permissivité des institutions étatiques, la précarité des conditions de vie des populations dont les frustrations et les aspirations, quelquefois légitimes, récupérés pour alimenter une conflictualité générale, ont contribué à faire du Sahel une plateforme logistique par excellence avec une forte interconnexion des réseaux mafieux et terroristes.
la configuration géophysique très ardue et le faible peuplement qui font que ce sont des zones très peu administrées, difficiles à faire occuper par une administration civile ou militaire en raison de la quasi-impossibilité d'assurer une intendance viable.
De nombreux enlèvements de touristes occidentaux se sont terminés par le paiement de rançons importantes ayant servi à l'achat d'armements.
Revendication
Les fondamentalistes islamiques veulent construire une identité, afin de politiser les masses et de mettre fin à leur aliénation. Cette identité doit être étroitement centrée sur un islam pur. Donc, les fondamentalistes islamiques vont au-delà de la religion comme mouvement spirituel pour réclamer une action politique et c'est là, en définitive l'élément central de leurs revendications.
Deux modèles de base : le courant principal et le courant militant
Il est possible de diviser les musulmans qui s'efforcent d'établir un État ou gouvernement islamique en deux groupes, selon les méthodes qu'ils utilisent pour réaliser leurs buts. Ceux du courant principal de l'islamisme cherchent à réaliser leurs objectifs dans le cadre des règles et règlements en vigueur dans leurs sociétés respectives.
Habituellement, ils ne s'opposent pas à un certain degré de pluralisme politique, au fonctionnement au sein du système et à la participation démocratique, et ils reconnaissent les droits et les intérêts de la minorité. Ils sont le plus souvent pragmatiques et n'écartent pas l'existence d'une économie de marché.
Le courant principal de l'islamisme comprend les Frères musulmans d'Égypte et de Jordanie, et certaines sections du Front islamique du salut (FIS), en Algérie, avant que celui-ci, privé de sa victoire électorale et déclaré illégal, n'entre dans la clandestinité.
Le deuxième groupe de personnes qui épousent le concept d'un État islamique est composé d'islamistes révolutionnaires, radicaux et militants, prêts à recourir à la violence pour renverser les gouvernements en place. Cette tendance est le mieux illustrée en Égypte, par certains éléments des Organisations islamiques (Jama'at Islamiyya) et par le Jihad islamique (Jihad Islami).
La menace que représente l'intégrisme islamique et dont on parle beaucoup actuellement en Occident vient exclusivement de ce groupe d'islamistes, qui rejettent en général l'idée du pluralisme, politique ou autre, dénigrent la démocratie parce que non islamique, et répriment les minorités religieuses, linguistiques et ethniques. Ils considèrent normalement les tactiques terroristes comme un outil légitime, dans l'arsenal dont ils disposent.
Les conséquences de la montée du fondamentalisme Islamique en Afrique
Le développement des réseaux islamistes en Afrique subsaharienne a connu une croissance relevée par les experts, en outre, la montée du fondamentalisme islamique dans cette région africaine s'accompagne avec une exacerbation des tensions politico-religieuses.
Au soudan, celles-ci se sont concrétisées par une guerre civile aux fondements religieux, qui a fait plus de deux millions victimes. En Mauritanie par exemple des graves émeutes ne cessent d'opposer les communautés religieuses, il est de même dans beaucoup de pays subsaharien notamment le Tchad, la somalie, l'Ethiopie, etc.
Mais la plus grave répercussion régionale du fondamentalisme islamique reste la montée du terrorisme islamiste en Afrique.
La montée du fondamentalisme islamique en Algérie n'a fait que ternir l'image de la culture Arabo Musulman vis-à-vis des autres cultures, et cela remet en cause le principe des diversités culturelles.
Par ailleurs, Les droits des femmes sont systématiquement remis en cause par les intégristes, que cela soit par des lois ou règles limitant leur liberté (instituées par l’État ou seulement la pression familiale), ou par le maintien, l’instauration ou le renforcement de codes du statut personnel les ramenant au statut de mineures à vie.
A titre d’exemple, on peut citer le mariage temporaire (ou mutah), au terme duquel les femmes se retrouvent dans des situations dramatiques d’exclusion sociale. Le mutah sert aussi à couvrir des faits pouvant être qualifiés de viol ou de prostitution. Autre exemple : les mutilations génitales féminines : des imams locaux tentent par exemple d’ « importer » cette pratique sur toute les jeunes filles musulmanes.
Richard NKUDI.
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